L’histoire du musée de la ville d’Auch est marquée par deux dates fondatrices.
La première est celle de sa création par un arrêté du Directoire du Gers le 16 décembre 1793, faisant l’un des tout premiers musées nés de la Révolution française. La seconde est liée à l’entrée des premiers objets précolombiens au musée, ramenés par un Auscitain voyageur et esthète, un certain Guillaume Pujos (1852-1921), parti en Amérique latine à l’âge de 27 ans.
Passionné d’art et d’archéologie, il a collecté au gré de ses déplacements une centaine d’objets qu’il a rapportée en 1896 puis en 1906.
Rapidement intégré à la vie culturelle de sa ville natale, il est nommé le 7 novembre 1911 conservateur du musée et profite de son poste pour exposer les plus belles pièces de sa collection.
Dix ans plus tard, il prend des dispositions testamentaires pour les léguer au musée ainsi qu’un magnifique portrait de lui par Maxime Dastugue.
De cette façon commence, il y a plus de 100 ans, la vocation américaniste du musée d’Auch. Depuis, le fonds historique constitué par Guillaume Pujos n’a cessé de croître pour former aujourd’hui la plus grande collection publique d’art précolombien en France après celle du musée du Quai Branly – Jacques-Chirac
à Paris.
Ce qui n’aurait pu être pour certains qu’une simple bizarrerie de l’histoire, une originalité presque exotique au pays de d’Artagnan, se révèle dès lors comme une composante importante dans le paysage muséal français pour la valorisation, la conservation et l’étude des collections préhispaniques et coloniales.
Le développement de ces collections est à mettre par la suite au crédit d’Henri Polge, conservateur à partir de 1948. On lui doit notamment d’avoir insufflé une nouvelle dynamique à la vocation extra-européenne du musée...